La Hongrie dans le viseur de l'UE pour son enquête sur Transparency International

Viktor Orban, le Premier ministre hongrois. ©Denes Erdos/Copyright 2024 The AP. All rights reserved.

Un organisme nouvellement formé par le gouvernement hongrois, le Bureau de protection de la souveraineté, a envoyé une lettre de six pages à l'ONG anti-corruption Transparency International l’accusant de "vouloir influencer la volonté des électeurs".

L’avocat de Transparency International assure que ces affirmations sont fausses et sont une réponse aux questions de l’ONG sur le financement chinois du transport hongrois.

"Nous nous attendions à ce qu’en tant que membre de la société civile en Hongrie, l’une ou l’autre de nos organisations fasse l’objet d’une évaluation ou d'une enquête", a déclaré Miklos Ligeti, directeur juridique de Transparency International Hongrie, à Euronews.

Le directeur juridique de Transparency International Hongrie affirme que son ONG aurait envoyé "des lettres" au chef de la direction du Bureau pour l'informer des "implications potentielles sur la souveraineté de l’influence chinoise en Hongrie".

"La Chine accorde un important financement public au gouvernement hongrois pour financer le chemin de fer de Budapest. Et il s’agit d’un investissement très obscur, sans aucune exigence de transparence", assure-t-il.

Budapest nie que la loi sur la protection de la souveraineté viserait à étouffer la liberté d’information. Elle insiste sur le fait que le Bureau est indépendant du gouvernement, et que le but de cette loi est de clarifier le financement des ONG.

"Le projet de loi crée un Bureau indépendant du gouvernement, de sorte que lorsque vous faites référence à une enquête ou à un examen initié par ce Bureau, ce n’est pas quelque chose qui est fait par le gouvernement, c’est quelque chose qui est fait par le Bureau qui est institutionnellement et personnellement indépendant du gouvernement. Je voudrais donc renvoyer cette question au Bureau", a déclaré János Bóka, le ministre hongrois pour les Affaires européennes.

La Commission européenne a engagé des poursuites judiciaires contre la Hongrie à cause de la loi sur la souveraineté, affirmant qu’elle viole un large éventail de valeurs démocratiques et de droits fondamentaux de l’UE. La Hongrie a quelques semaines pour répondre ou la Commission pourrait renvoyer l’affaire devant la Cour de justice de l’UE.

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